LA ROUTE VERS ABBEY ROAD

LA ROUTE VERS ABBEY ROAD

3 septembre 2019 1 Par Génération Beatles

Ce blog débute par une série de posts auxquels nous invite la célébration du cinquantième anniversaire de la sortie d’Abbey Road, dernier album enregistré des Beatles. Une belle occasion de détailler ce que les quatre garçons de Liverpool ont apporté à la musique

Les Beatles à la veille d’Abbey Road
C’est une route assez fulgurante qui mène les Beatles à la confection de cet album tout aussi emblématique de leurs talents que le fut Sgt. Pepper’s. Tout commence à l’été 1957. Lennon (presque 17 ans) et McCartney (tout juste 15 ans) se rencontrent et s’adoptent, jouent et composent ensemble. Ce qui rendra les Beatles uniques est bien de réunir, comme aucun groupe ne l’a fait avant (ni après ?), les deux auteurs compositeurs interprètes les plus talentueux de leur génération. Quant à George Harrison timide guitare solo à ses débuts, il progressera avec et grâce à eux, jusqu’à se hisser sans conteste au meilleur niveau du tandem. Et Ringo Starr qui les rejoindra à la veille de leur premier enregistrement sera leur parfait batteur. Une alchimie exceptionnelle, une histoire de musique et d’amitié. Et pourtant, à l’été 1969, les quatre de Liverpool débutent l’enregistrement de ce qu’ils ne savent peut-être pas encore être leur ultime album. Fin 1968, les nuages s’accumulent. Depuis 1966, le groupe dont le premier album était sorti en 1962, avait renoncé aux tournées épuisantes et aux concerts gigantesques, qui faute d’existence de matériel de sonorisation adéquate n’étaient plus que le rassemblement de fans dont les hurlements couvraient la musique que les Beatles tentaient en vain de produire, sans rien entendre eux-mêmes de leur prestation. L’ultime concert à San Francisco en août 66, ne durera que 35 minutes…

Les albums studio, un sans-faute

Ils décident donc de se consacrer quasi exclusivement au travail en studio. Sortiront de ces trois années sans doute la plus riche production de toute l’histoire du rock. Qu’on en juge.
1965, le 3 décembre, Rubber Soul sonne le glas des chansonnettes de et pour post-adolescents qui content, avec certes un indéniable talent musical, amourettes, séparations, jalousies et trahisons. Une page se tourne, même si le stock des chansons que Lennon-McCartney ont écrites depuis leur rencontre recélera encore quelques jolies ballades qui deviendront à leur tour des tubes planétaires (Michelle, Girl…).

1965 et 1966, la révolution Beatles est en marche

1966, Revolver est une… révolution. L’inventivité est présente partout, depuis les exploits d’enregistrements jusqu’aux bandes enregistrées puis jouées à l’envers ou les « boucles sonores » entêtantes apportées en studio par McCartney depuis son magnétophone personnel, en passant par l’utilisation de tous les instruments de musique possibles (leur producteur George Martin musicien de formation classique qui les accompagnera jusqu’à la fin, a favorisé et poussé ces emprunts). Inventivité et électronique naissante vont permettre aux Beatles de créer des effets sonores inconnus. Leur tout jeune (moins de 20 ans) et déjà expérimenté ingénieur du son Geoff Emerick, va multiplier les audaces et les inventions pour répondre par exemple dans Tomorrow Never Knows à l’injonction de John Lennon :  » On doit avoir l’impression que je chante comme le Dalaï Lama du haut d’une montagne… », accompagné par les chœurs de 4000 moines, aurait-il ajouté.
 A l’écoute du disque, ceux qui deviendront leurs successeurs parmi les plus créatifs dans l’histoire du rock, Pink Floyd notamment, sont estomaqués : « Avec Revolver, on s’est dit : Ah oui ! faire ça, c’est donc possible » avouera Roger Waters.

Juin 1967, c’est Sgt Pepper’s Lonely Heart’s Club Band, classé comme un des meilleurs albums des Fab Four, voire de toute l’histoire du rock.


Le verso, moins connu que le recto, de l’album Sgt Peeper. On oublie souvent de mentionner que parmi les pseudo indices de la « disparition » de Paul, le fait qu’il soit de dos en faisait partie…

Suivra en décembre de la même année le bref album (6 titres) Magical Mystery Tour accompagné du film éponyme et muni de quelques pépites: l’histoire toute lennonienne d’un morse (I AmThe Walrus) et la superbe ballade The Fool On The Hill (McCartney).

Les tensions
Suit en novembre 1968 « The Beatles » renommé par le public et la critique « l’Album Blanc » ou « White Album »…Trente titres, pas un à retirer, mais dont les quatre garçons retiendront surtout les tensions et les désaccords : choix conflictuel d’un nouveau manager pour prendre la suite de Brian Epstein leur découvreur et impresario assez génial, décédé sans doute d’une overdose accidentelle et les laissant désemparés, présence de Yoko Ono aux séances d’enregistrements ou désaccords musicaux commençant à poindre, toutes les conditions sont réunis pour que l’enregistrement de l’Album Blanc soit un calvaire.

Un double album qui épuisera les Beatles mais pas leur stock de compositions

L’ambiance est à couper au couteau. Ringo part en plein milieu des enregistrements pour des vacances en Sardaigne, abandonnant la batterie à Paul pour Back In USSR. Geoff Emerick, l’ingénieur du son historique qui a débuté comme assistant lors du tout premier enregistrement des Beatles quitte les sessions. Tout cela n’empêchera pas le succès planétaire d’être au rendez-vous.

Enfin, début 1969, paraît l’album Yellow Submarine, six mois après la sortie du dessin animé du même nom. La Face B étant composé de musiques de qualité écrite par George Martin pour accompagner le film mais assez éloignées de l’univers des Beatles, on retiendra surtout de la Face A le puissant Hey Bulldog et le caustique Only a Northern Song d’Harrison (du nom de leur maison de disque).

Alternant ces albums et repris dans diverses compilations, on n’oubliera pas quelques singles de légendes parmi lesquels Strawberry Fields Forever, Penny Lane, All You need Is Love, Lady Madonna, Hey Jude, Don’t Let Me down, The Ballad Of John and Yoko et sa face B, Old Brown Shoe .

Voilà donc où en sont les Beatles à la veille de se mettre en route vers Abbey Road (lire article suivant) : Ensemble à Abbey Road pour la dernière fois