GET BACK, FILM DE PETER JACKSON SUR LES BEATLES REPORTÉ A L’ÉTÉ PUIS A L’AUTOMNE 2021

GET BACK, FILM DE PETER JACKSON SUR LES BEATLES REPORTÉ A L’ÉTÉ PUIS A L’AUTOMNE 2021

La sortie annoncée du film de Peter Jackson (réalisateur du Seigneur des Anneaux), consacré aux Beatles fut une belle nouvelle en plein confinement . « Get Back », c’est le titre du film, qui devait sortir à l’automne 2020 est reporté pour cause de Covid 19 à l’été 2021

Des éléments du film initial Let It Be, dont le célèbre Rooftop Concert, mais beaucoup de séquences en plus

J’avais eu la chance de voir Let It Be lors de sa sortie en salle en 1970, peu après l’annonce officielle de la séparation des Beatles. Le film laissait une impression étrange aux fans. Le réalisateur Lindsay-Hogg avait mis l’accent sur les dissensions du groupe, même s’il nous gratifiait de plusieurs séquences intéressantes et du magnifique « Rooftop concert », dernière apparition en concert des Beatles. Paul McCartney même s’il avouera que le film leur avait permis de voir par eux-mêmes ce qui ne tournait pas rond, déclarera plus tard que c’était un bon film et se félicitait d’avoir reçu un Oscar pour la musique, le seul de sa vie. Aujourd’hui, Peter Jackson assure que la cinquantaine d’heures de vidéo non exploitées ne sont pas seulement fascinante du fait de voir John, Paul, George et Ringo travailler leurs chansons en partant de zéro, qu’elles sont drôles, instructives et étonnamment intimes.

L’affiche du film de 1970 reprend sans plus de créativité le visuel de l’album.
Anecdote, Apple apparait comme « managée » par abkco, la société d’Allen Klein, avec qui Paul refusera jusqu’au bout de signer le contrat d’agent proposé, par lequel l’ex-manager éconduit des Rolling Stones devait recevoir 20% des bénéfices des Beatles…

Le film Let it Be avait été ensuite diffusé en vidéo (les grosses vidéo cassettes de l’époque) mais jamais aucune réédition n’en avait été faite.
Désarroi et tristesse des fans, car outre la fin magnifique que constituait le concert sur le toit, le film regorgeait de séquences où, malgré une tension certaine, notamment celle de Paul engueulant copieusement George pendant de trop longues secondes, voir les Beatles en séances de travail, rigolant, improvisant, travaillant sérieusement constituait de rares moments d’accès à l’histoire de leur vie artistique.
Pour des raisons longuement discutées mais jamais véritablement établies à ma connaissance (droits ? images des personnes présentes ? image du groupe ?…), le film n’est jamais ressorti.

Par défaut mais inspiré, le choix du toit du studio

Mais il semblerait que cette fois-ci, nous pourrons revoir une partie de ces images et beaucoup d’autres. Et en particulier l’intégralité des 42 minutes de leur premier concert depuis celui de San Francisco en 1966 et surtout leur dernier concert. Les Beatles étaient d’accord qu’en conclusion du tournage de leurs séances d’enregistrements, ils donneraient un mini-concert. Si les quatre s’accordaient sur l’idée d’une petite salle, comme à leurs débuts, le lieu fut introuvable, John Lennon proposant même d’aller en Afrique, sans doute pour être certain que ça ne fasse pas… Finalement, l’idée fut acceptée de faire ce concert sur le toit du studio d’enregistrement, malgré la fraicheur londonienne de ce 30 janvier 1969. Le nouveau film nous gratifiera donc de l’intégralité des morceaux joués sur le toit par des Beatles emmitouflés, accompagnés d’un Billy Preston, vieille connaissance de Hambourg et toujours impérial à l’orgue. L’arrivée des Bobbies sonnera la fin du concert non autorisé, pour « troubles de voisinage ». A lire ça aujourd’hui, on croit rêver…


Une édition de 2001 de la trilogie de Tolkien (Christian Bourgeois éditeur), avec de superbes illustrations d’Alan Lee), une belle idée de lecture ou relecture en période de confinement, pour s’évader loin, très loin. Après l’adaptation réussie du roman par Peter Jackson, on attend de lui qu’il fasse aussi bien avec les images des Beatles.

Mais Peter Jackson promet bien plus encore. Le réalisateur oscarisé du Seigneur des Anneaux, après s’être attaqué à la très mythique Trilogie de J.R.R. Tolkien, un autre britannique légendaire, s’est donc plongé dans des dizaines d’heures de films qui avaient été tournées par Michael Lindsay-Hogg en 1969 et jusque-là inexploitées.

Disney qui a produit le film, annonce que les scènes retenues, tournées en 16 mm ont été restaurées et passées en format 35mm. Quant à la date, elle est maintenant annoncée pour le 28 août 2021 aux Etats-Unis et au Canada et pour le 1er septembre en Europe. Après la sortie du film en salles, un album papier et une version restaurée du Let It Be original devraient être disponibles.

Les dernières productions des Beatles

Quelques éléments pour bien fixer les choses quant à la dernière ligne (presque) droite des Beatles.

Ayant cessé leurs tournées épuisantes et leurs concerts devenus inaudibles du fait des hurlements des fans mais aussi faute de matériel de sonorisation adéquate pour les stades où ils se produisaient, les Beatles ont décidé de travailler en studio. Le résultat, des albums mythiques, Revolver en août 1966, une révolution dans la musique pop-rock. Les musiciens de la génération suivante le diront « A l’écoute de Revolver, on a compris que faire de la musique comme ça, c’était possible ». Suit en juin 1967 le tectonique Sgt. Pepper’s Lonely Heart’s Club Band, succès planétaire, « album concept », recours multiplié à des instruments classiques et aux synthétiseurs ; comme avec Revolver, les Beatles inventent les nouveaux sons.

Suivra en décembre 1967, Magical Mystery Tour, un mini-album de six titres qui accompagnent un film déjanté et psychédélique.

Au bout du rouleau et très ébranlés par le décès de leur manager et « découvreur » Brian Epstein, les Beatles partent en Inde en février 1968, séjour raconté en détail dans mon post sur Sexy Sadie , Avant l’ère #Mee too, John Lennon dénonce le harcèlement sexuel : https://bit.ly/2UwD7Xc

Moisson indienne, les Beatles reviennent assez déçus de l’expérience de l’ashram, mais avec une quantité de titres qu’ils utiliseront jusqu’à leur séparation, voire au-delà. Suivent donc trente titres rassemblés sur le White Album, sorti en novembre 1968, intitulé The Beatles mais vite renommé par le public Album Blanc. Les tensions apparaissent, artistiques, de leadership et de business, mais pour la plupart, les morceaux sont inspirés et le talent des musiciens de Liverpool éclatant, épaulés par George Martin, leur producteur historique qui au fil du temps leur laissera de plus en plus la bride sur le cou.

Avant la sortie de leurs deux derniers albums, les Beatles nous livreront aussi Yellow Submarine, en janvier 1969, une incursion dans le genre du dessin animé et six titres souvent puissants (Hey Bulldog) ou immédiatement universels comme All you Need is Love et une Face B musicale composée par George Martin pour accompagner le film.

Entre chacun de ces albums, ils livrent à leurs fans des singles inoubliables, parmi lesquels Paperback Writer et Rain en juin 1966, Strawberry Fields Forever* et Penny Lane en février 1967, puis en novembre 67 Hello Goodbye, mars 68 Lady Madonna, août 68 Hey Jude et Revolution, The Ballad of John and Yoko et Old Brown Shoe en mai 1969.

Voir aussi mon post, La route vers Abbey Road  https://bit.ly/395Yx2M

Les deux derniers albums : inversés

Let It Be (dont le projet initial s’appelait Get Back ; Peter Jackson en nommant ainsi son film prouve qu’il connait ses classiques) sera donc enregistré début 1969, pour ne sortir qu’en mai 1970.

C’est en réalité Abbey Road qui conclut de façon magistrale la carrière des Beatles, huit mois avant la sortie de Let It Be. Son histoire fait l’objet de plusieurs posts de ce blog, tant il marque lui aussi l’histoire de la musique. Les Beatles y travaillent pendant l’été 1969 et l’album parait fin septembre. Ils actent leur séparation mais la gardent confidentielle jusqu’au printemps suivant.

Retrouvez l’histoire d’Abbey Road et la route fulgurante qui a mené les Beatles vers ce sommet musical : https://bit.ly/2QF8mhJ

Puis, une analyse des 8 morceaux principaux : https://bit.ly/39coldB

… et tout ce qu’il faut savoir du plus célèbre « medley » de l’histoire du rock : https://bit.ly/2xffXN8

Et pour terminer, ce qui fait la magie de cet album : https://bit.ly/3adTqyW

Ne vous privez pas de lire mes autres posts, mieux, tout en écoutant les albums. Partagez aussi l’adresse de mon blog, www.generationbeatles.blog , vous n’imaginez pas le nombre de personnes, quelle que soit leur génération, qui vous diront à quel point les Beatles ont compté et comptent toujours pour eux. Et en ces temps de confinement, des idées de lectures sont toujours bonnes à prendre.

Mise à jour de juin 2021

Nous apprenons que Disney + a décidé d’annuler la sortie en salles et la remplacer par une sortie de Get Back fin novembre sur sa plateforme de streaming. Nous étions prêts et nombreux à nous précipiter dans les salles de cinéma, à nouveau accueillantes, pour partager de précieux moments de création, de musique et d’amitié. Pour compenser un peu la tristesse des fans qui se réjouissaient de ce moment de bonheur collectif, Disney annonce que ce sont six heures qui seront diffusées, sous forme de trois épisodes de deux heures.

 *Récemment entendue dans un avion, avant le décollage, une version ultra sirupeuse et molle de Strawberry Fields Forever, titre parmi les plus emblématiques du groupe. Si des dirigeants de compagnies aériennes nous lisent, pourraient-il donner des instructions fermes pour éviter ce genre de sabotage.