QUI EST LE 5ème BEATLES

QUI EST LE 5ème BEATLES

22 octobre 2020 0 Par Génération Beatles

L’expression « Cinquième Beatles » a fait florès. Mais qui désigne-elle ? Deux postulants se disputent le titre, qui chacun à leur manière les ont accompagnés. Brian Epstein qui fut leur découvreur et manager ? George Martin leur producteur ? Le premier disparût au beau milieu de leur succès planétaire qu’il a organisé. Le second accompagna l’éclosion de leur génie musical et ouvrit de multiples portes à leur créativité.

Si dans certains groupes, l’un des musiciens, quelquefois moins talentueux, pourra s’occuper au fil du temps de la production ou de l’organisation de la carrière ou du management au quotidien, pour les Beatles, il en est tout autrement.

Matures, stratèges et chanceux dans le choix de leur entourage, les Beatles ont rencontré et se sont mutuellement choisis avec deux personnages, indispensables chacun dans un registre parfaitement défini et qui en les accompagnant avec intelligence les ont fait éclore.

Le premier, Brian Epstein, pourtant décédé en pleine ascension des Beatles a été l’artisan de leur gloire planétaire.
Le second, George Martin, un musicien producteur au sein d’EMI, sensiblement plus âgé qu’eux, a accompagné et encouragé leur maturation musicale.
Les Beatles  ont toujours éprouvé une amitié teinté de respect et d’admiration pour ces deux grands professionnels à qui ils n’ignoraient pas devoir une bonne part leur succès.

Brian Epstein, la première chance des Beatles

A coup sûr, de tous les personnages qui côtoyèrent de près les Beatles et participèrent à leur incroyable succès, Brian Epstein est de loin le plus attachant, le plus touchant.

A son esprit d’innovation, à son génie du marketing du rock et de la pop music, alors balbutiant, à sa vision de l’évolution de la musique et des groupes, à son inébranlable conviction qu’avec les garçons de Liverpool, il avait affaire à des musiciens dépassant les autres, à sa foi en eux en dépit des grandes difficultés à leur trouver une maison de disques… à tout cela se mêle à une grande sensibilité musicale et artistique, mais aussi une grande fragilité.

Brian Epstein partageait la vie des Beatles, notamment lors des tournées, ici à Paris, à l’hôtel George V. Photo tirée de l’ouvrage indispensable « Les Beatles la totale » qui explique chacune de leurs 211 chansons

Brian a découvert et propulsé les Beatles qui à leur tour lui ont fait une confiance absolue que n’ont jamais entamé les quelques critiques qu’il a pu subir aux moments les plus tendus de leur carrière. Parmi les multiples raisons qui ont mené à la séparation des Beatles, le décès de Brian figure en tête de liste. Longtemps après, Ringo affirmera : « Si Brian était là aujourd’hui, il nous managerait encore. On n’aurait pas eu à en passer par Allen Klein (leur futur manager, même si Paul refusera toujours de signer le contrat proposé) pour devenir nos propres maîtres« .

A la différence des quatre musiciens d’origine plutôt modeste (voir « C’est quoi une enfance de Beatles »), Brian est né dans une famille bourgeoise de commerçants de Liverpool qui tiennent plusieurs magasins d’électro-ménager.

Brian s’intègre difficilement à l’école où seules les disciplines artistiques l’intéressent, encore moins à l’armée, son service militaire tournant court rapidement. Souffre-douleur de ses camarades (on parlerait de harcèlement aujourd’hui), Brian se réfugie dans la musique classique, tente une incursion dans le théâtre mais est rapidement paralysé par ses inhibitions et un complexe d’infériorité. Mais ce bref passage sur la scène lui sera utile dans les conseils qu’il prodiguera à ses protégés.

Du magasin de disque au management de groupe

Première chance, son père crée un magasin de disques dont il lui confie la direction. Brian, alors âgé de 26 ans semble avoir trouvé sa voix. Son enthousiasme, sa culture musicale et sa connaissance de la scène liverpuldienne font rapidement du magasin l’un des plus importants du nord de l’Angleterre. Un de ses jeunes clients vient un jour lui demander un disque enregistré en Allemagne de « Tony Sheridan and the Beat Brothers ». Peu de temps après, deux jeunes filles lui font la même demande, en précisant que les Beatles sont le meilleur groupe de Liverpool. Brian importe 200 disques et, sans doute un peu vexé de cette lacune, va voir le groupe qui joue à quelques pas de son magasin, au Cavern Club (qualifié plus tard par McCartney d’enfer claustrophobe, mais de super endroit).

Signer les Beatles

Epstein, qui a 6 ans de plus que Ringo et John, les ainés des Beatles, est conquis par leur talent, leur look, et la sympathie qui se dégage d’eux. Il propose de devenir leur manager tout en les mettant en garde : si vous voulez jouer dans des salles plus grandes, il faudra arrêter de manger et fumer sur scène, et paraître un peu plus propres. Une semaine plus tard, après quelques atermoiements, Brian « signe » les Beatles pour 25% de leurs recettes.

A partir de là, il multiplie les engagements pour des concerts mais essuie refus sur refus des maisons de disques londoniennes. Au point que certains de ses amis lui recommandent de se contenter de la gestion de son magasin, craignant qu’un nouvel échec le fasse entrer dans une de ces phases dépressives dont il était coutumier.

Trouver la maison de disque

Mais Brian ne renonce pas, il croit aux Beatles, refuse à son tour les maisons de disques qu’il estime de faible qualité, et finalement la chance lui sourit. Le 6 avril 1962, il obtient – difficilement- un rendez-vous avec un certain George Martin, qui dirige le label Parlophone, filiale du géant EMI. A l’écoute de la bande, George Martin considère qu’il y a un potentiel et fixe une audition au 6 juin suivant. John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Pete Best pénètrent pour la première fois dans le studio EMI à Abbey Road. Mais pour Pete Best, prédécesseur de Ringo et que George Martin trouvera insuffisant et veut faire remplacer, ce sera aussi la dernière fois. Chacun des trois comparses se défilant pour annoncer la nouvelle à Pete, c’est Brian qui sera le porteur de mauvaise nouvelle. Décision d’autant plus facile pour John, Paul et George qu’ils ont déjà en tête le nom de leur futur batteur : Ringo Starr, le seul vrai professionnel, qu’ils connaissent bien et considèrent comme le meilleur batteur de Liverpool.

Premiers singles, premier album, premiers succès

L’enregistrement de la première session d’enregistrement aura lieu le 4 septembre 1962 et la seconde le 11 septembre. Leur premier single, Love Me Do et PS I Love You sortira le 5 octobre, se classera en 17ème place des classements. Enregistré fin novembre, le second single Please Please Me et Ask me Why, sort le 11 janvier 1963 et prend rapidement la tête des charts. Dans la foulée, en une journée, le 11 février 1963, les Beatles enregistrent leur premier LP. On imagine Brian heureux.

Les tournées

Brian Epstein a donc réussi la première partie de sa mission. Progressivement, il les relooke. John reconnait que leur apparence de brutes vêtues de T-shirts sales, de blousons de cuirs et de jeans rebutaient les patrons de salles de spectacles. Il leur ouvre la porte des grands concerts, qu’il organise, en Angleterre, en Europe et surtout, le graal du rock d’alors, les Etats-Unis. La Beatlemania, c’est lui, les méga-concerts, c’est lui. La déferlante british sur les US, c’est encore lui qui l’ouvre avec ses poulains. Brian apparaît souvent dans les photos des Beatles de cette époque : au cours des concerts, dans les chambres d’hôtels, les conférences de presse, Brian est là, il organise tout, a l’œil sur tout, il partage sa vie avec eux et il gère les crises, de tous ordres, elles seront nombreuses : avec les médias, les salles de concert, les politiques ou les autres artistes qui pour conforter ou retrouver un popularité auprès de la jeunesse veulent être vus avec les Beatles. A chaque fois Brian est là et se met… en quatre pour régler les problèmes. Ils sont comme cinq frères, cinq Beatles.

Brian sera l’un des premiers « impresarios » (quel terme désuet !) à changer le mode de management des groupes, qui n’attendaient que cela, Beatles en tête. Quand ils décideront d’arrêter les concerts devenus impossibles du fait de la faiblesse des matériels d’amplification, incapables de couvrir les hurlements des fans, il ne s’y opposera pas. Ringo affirmera que si cet arrêt avait créé un manque pour lui (économique sans doute, mais aussi en terme d’agenda), il considère que comme eux, Brian en avait assez de faire toujours la même chose.

Brian, ciment des Beatles

Si les relations entre chaque membre du groupe ont été excellentes jusqu’à sa disparition, Brian y est pour beaucoup. Quant aux Fab Four, ils ont toujours vu en leur manager un garçon sensible ouvert, certain de leur talent, qui leur a fait confiance et s’est rapidement imposé comme un ami. On est bien loin de la relation que le célèbre Colonel Parker avait imposé à Elvis Presley. Epstein et le colonel s’étaient rencontré chez Elvis, lors d’une tournée des Beatles, on ignore s’ils avaient échangé sur la pratique respective de leur métier…

L’autobiographie de Brian Epstein

L’homosexualité de Brian était connue de ses proches. Il était vraisemblablement amoureux de Lennon qui a toujours parlé d’une relation platonique mais réelle et profonde, même si John ne pouvait s’épargner un bon mot à l’encontre de son ami, fût-il cruel : à la sortie de l’autobiographie d’Epstein, « A Cellarful of Noise » (une cave pleine de bruit), Lennon affirmera qu’il aurait plutôt dû lui donner le titre « A Cellarful of Boys »…

Parmi ce que les Beatles lui doivent, écoutons John (interview repris dans Anthology) : « Il avait de grandes qualités, il était amusant, c’était un homme de théâtre plutôt qu’un homme d’affaires […] Avec un manager classe et qui s’exprimait bien, les Beatles avaient un petit côté classe qui était différent. Il nous a littéralement récurés.« 

Mort de Brian Epstein : le choc

Chez les Beatles comme partout, les jours de tristesse répondent au jour de joie. Ce 27 août 1967, les Beatles sont au Pays de Galle à Bangor, où ils sont allés rencontrer le Maharashi Mahesh Yogi, pape de la méditation (voir « Lennon dénonce le harcèlement »). Sgt Pepper’s Lonely Heart’s Club Band est sorti trois mois plus tôt. C’est un succès phénoménal, commercial et critique ; avec cet album ils ont transformé l’essai que constituait Revolver et qui avait déjà ébranlé le monde de la pop et du rock. Mais Brian Epstein qui s’est mis à consommer des drogues dures est entré dans une période sombre. Pourtant il a bien développé son activité en gérant d’autre groupes prometteurs. Mais il se sent victime d’antisémitisme et surtout d’homophobie. Il est vrai que si depuis quelques mois l’homosexualité n’est plus pénalement poursuivie en Grande-Bretagne (1), dans les faits les homosexuels restent victimes des préjugés de l’époque. L’entourage de Brian reconnaîtra plus tard que ses comportements allaient sensiblement au-delà de ce que la nouvelle législation acceptait. Si Brian avait avoué à un de ses chanteurs sous contrat que ces tentations lui rendaient la vie plus que compliquée, il semble pourtant ce ne soit pas un geste désespéré, mais bien par erreur qu’il absorbe une surdose de barbituriques.

Il est retrouvé mort dans son lit et pour le groupe aussitôt prévenu, c’est un choc énorme dont il ne se remettra pas. « En allant consulter Maharashi, affirme Paul, on était parti chercher un sens à la vie et c’est à ce moment-là que Brian est mort« . Brian Epstein était le manager d’autres artistes de la scène rock anglaise, mais au-delà de leur découverte et leur réussite commerciale c’est sa relation quasi fraternelle avec les quatre garçons, qui fera de lui un « cinquième Beatles ». Oui, Brian Epstein fut leur grand frère.

Concours de circonstances ou signe des cieux, George Martin, leur producteur, apprend le décès de Brian le jour où nait son premier enfant. George Martin soulignera leurs relations très amicales, ce qui dans le milieu musical mérite d’être dit, tant les raisons de tensions existent entre un manager et un producteur. Brian avait le talent d’être aimé.

George Martin autodidacte débute avec Rachmaninov

Et justement, George Martin est bien le second prétendant au titre de cinquième Beatles. Né bien avant eux, en 1926, il partage avec les Beatles d’avoir commencé la musique en autodidacte et d’être issu d’un milieu modeste, voire pauvre. L’histoire raconte qu’il apprend à jouer à l’oreille Rachmaninov au piano. A l’âge de 11 ans il obtient une bourse et peut faire des études de musique classique. Après la guerre qu’il fait dans l’Aéronavale britannique. Il a 21 ans quand il est admis à la Guildhall School of Music à Londres. Une fois diplômé, il joue du hautbois en musicien professionnel, et des instruments à clavier. Puis, il s’oriente vers l’industrie musicale. Chez EMI qu’il rejoint à l’âge de 24 ans, il produit des disques classiques et propose d’intégrer le rock’n’roll à la production de Parlophone, la filiale d’EMI dont il est directeur lorsque Brian Epstein vient lui proposer d’écouter le travail des Beatles en juin 1962. Il a 36 ans et les Beatles entre 20 et 22 ans.

Après un premier refus, George Martin accepte de les auditionner puis de les produire, à condition de remplacer Pete Best leur batteur. On l’a vu, les Beatles voulaient que Ringo Starr les rejoigne. Mais après leur audition et pour la première séance d’enregistrement George Martin souhaite remplacer Ringo par un batteur de studio, Andy White. Un cinquième Beatles ? Non car Ringo qui n’avait pu donner… sa mesure, compte-tenu de sa toute récente expérience de jeu avec les trois guitaristes, sera vite réintégré et sera présent sur toutes les chansons des Beatles, à deux ou trois exceptions près, où Paul assurera la batterie.

On imagine George Martin heureux

George Martin jauge le talent des Beatles, leur « coffre » professionnel (les années à jouer dans les clubs) et musical, les talents de compositeurs et de mélodistes de Lennon et McCartney, puis d’Harrison. Il observe que Brian les manage avec justesse et mesure vite les premiers succès dans les classements.

Extraite du même « Beatles la totale » ce portrait de George Martin, le fin et influent et producteur des Beatles

Au fil des 8 années d’existence des Beatles il accompagne leur maturation, leur fait découvrir les instruments classiques, joue les intermédiaires avec les musiciens classiques convoqués pour des enregistrements et déroutés par les demandes des Beatles, leur écrit des partions pour clavecins, orgue, violoncelles et violons, instruments à vents… et même quelques morceaux (la Face B uniquement musicale de l’Album Yellow Submarine). George que les Beatles surnommeront Henry, son deuxième prénom, pour éviter toute confusion avec Harrison, va révolutionner les relations entre producteurs et musiciens. Non seulement son écoute est toujours bienveillante, mais il leur ouvre les portes de son « antre », le studio, leur apprend à utiliser les manettes du producteur assisté par le magique ingénieur du son Geoff Emerick.

George Martin avec les Beatles, aussi en solo

Après leur séparation, les Beatles continueront à faire appel à lui pour leurs albums solos. A mettre aussi à son crédit, les travaux de ré-éditions des albums et le formidable travail de production fait autour d’Anthology. A noter que son fils Giles Martin, lui aussi musicien de formation, a pris la suite comme producteur. La production du spectacle Love pour Le Cirque du soleil, c’est lui, avec un très étonnant enchainement des principaux titres des Beatles. Il enchaîne les productions autour des Beatles, mais pas seulement : il avait notamment travaillé le concert qui célébrait le Jubilé d’or d’Elisabeth II.

George Martin est donc souvent cité comme étant le cinquième Beatles. Musicalement, c’est parfaitement légitime.

Un horizon plus sombre

On l’a dit, avec le décès de Brian, l’horizon s’obscurcit et l’histoire des Beatles prend un tour différent, moins léger, moins insouciant. Le plus touché est John qui revit les décès qui ont déjà émaillé sa vie : son oncle George qui tombe dans les escaliers de leur maison et succombe d’une hémorragie, sa mère Julia (Voir C’est quoi une enfance de Beatles), renversée par une voiture de police. Et surtout Stuart Sutcliffe, son contemporain à l’école d’arts, et dont les toiles sont toujours cotées. Stu aussi brillant peintre et sculpteur qu’il était médiocre musicien même s’il faisait partie du groupe de John, les Quarrymen. Stu qui aurait pu postuler au titre de cinquième Beatles. Stu qui à Hambourg pouvait jouer des heures durant dans les caves enfumées, dos au public pour masquer son piètre niveau. Stu, qui était beau comme James Dean et qui avait donné confiance à John en le rassurant sur ses talents d’auteur et interprète. Stu grand lecteur des auteurs anglais et russes et qui avait ouvert John à la littérature. Stu, le premier véritable ami mais qui quittera les Beatles en 1961 pour se consacrer à ses études d’art. Stu qui meurt d’une hémorragie cérébrale à l’âge de 21 ans, quelques mois avant que les Beatles ne soient signés par EMI.  Plus encore que les autres Beatles, John sera dévasté par la mort de Brian et ne s’en remit sans doute jamais. L’absurdité de la vie est confirmée et, visionnaire, il ne doute plus que sa route sera émaillée d’autres drames.

Brian Epstein a joué un rôle historique dans l’alchimie Beatles. La question de son « remplacement » se pose et on peut dater de ce moment le début des tensions de fond qui vont bien au-delà des petites querelles entre amis. Qui sera leur futur manager ? Personne dans leur proche entourage ne sent ou n’a les épaules. Et la tentative des trois autres d’imposer à McCartney Allen Klein, le manager éconduit des Rolling Stones se soldera par un échec.

La fidélité des Beatles

Une fois leur succès établi, les Beatles n’auraient eu aucun mal à réunir autour d’eux de multiples talents dans tous les domaines de leur activité florissante. On peut imaginer que les candidats se pressaient. Pourtant, une absolue fidélité en amitié et dans leurs relations professionnelles va les caractériser (c’est un peu moins vrai sur leurs relations amoureuses, mais c’est une autre histoire). Au long de leur carrière et après leur séparation, ils continueront à travailler avec des musiciens qu’ils avaient rencontrés à leurs tous débuts, y compris dans les clubs de Hambourg ou Liverpool.

Stu Sutcliffe, une gueule et un destin à la James Dean

On peut ainsi évoquer Stuart Sutcliffe, déjà cité, ou Klaus Voormann, connu à Hambourg, bassiste qui accompagnera plusieurs des Beatles une fois le groupe dissous et avant tout graphiste talentueux (la pochette de l’album Revolver, c’est lui). Pete Best, le batteur malchanceux d’avant Ringo, qui déclara d’ailleurs n’avoir jamais pris ombrage de cette mesure, pourrait au même titre que Stu, prétendre au titre.

Klaus Voormann, bassiste et graphiste, connu par les Beatles à Hamburg a conçu et réalisé la pochette de l’album Revolver

Mais plus encore, celui qu’on pourrait imaginer en cinquième Beatles, était le claviériste de génie et chanteur Billy Preston. Rencontré à Hambourg, ayant travaillé dès l’âge de 16 ans avec Little Richard (voir le post à son sujet), ou avec Ray Charles, George Harrison proposera de faire appel à lui à l’occasion du projet Get Back enregistré en 1969 et qui deviendra l’album Let It Be, sorti en mai 1970, bien qu’enregistré avant Abbey Road. Billy Preston, sera présent sur plusieurs titres de Let It Be, et sur le toit d’Abbey Road pour le célèbre ultime concert des Beatles, le « Roof Top Concert ».

Si les Beatles avaient duré, qui sait si Billy Preston, claviériste exceptionnel, n’aurait pas rejoint définitivement le groupe, devenant le 5ème Beatles ?

Même si Paul, John ou George n’étaient pas manchots devant un clavier, les Beatles considéraient que leurs compositions auraient tout à gagner de la présence de Billy qui se joindra également à eux pour deux titres d’Abbey Road : Something et I Want You. Billy aura même les honneurs de la mention de son nom sur un single des Beatles, GetBack/Don’t Let Me Down) : The Beatles with Billy Preston. Même Eric Clapton, « God » en personne, n’aura pas un tel honneur malgré sa prestation de guitare solo de While My Guitar Gently Weeps de l’Album Blanc. Qui sait? Si les Beatles avaient poursuivi leur carrière, Billy Preston ne serait-il pas devenu de fait, le cinquième Beatles ?

Aucun de ces musiciens ne se verra donc décerner le titre prestigieux de Cinquième Beatles. Restent donc en liste pour le titre : Brian Epstein et George Martin. Et vous, qui choisiriez-vous ? Faites part de votre choix et de vos commentaires ci-dessous.

Un livre sur Brian Epstein

Pour terminer et peut-être une indication sur ce que serait la réponse de GenerationBeatles.blog à la question ci-dessus, à noter que les Editions Dargaud qui ont déjà publié plusieurs ouvrages sur les Beatles, fortes de leur culture BD ont édité « Le Cinquième Beatles, l’histoire de Brian Epstein », une histoire magnifiquement contée et illustrée, par Vivek J. Tiwary au scénario, Kyle Baker et Andrew Robinson aux illustrations. A ne pas rater sur le sujet.

(1) Pour avoir une idée de ce qu’a vécu Brian Epstein, on lira utilement le livre de l’avocat Hervé Lehman, L’Air de la Calomnie (Editions du Cerf) qui rappelle dix grands procès de diffamation et dont le premier est consacré à l’affaire Oscar Wilde. L’écrivain sera condamné pour homosexualité. Un sort semblable sera fait, 60 ans plus tard au génie des mathématiques Alan Turing qui inventera en pleine deuxième guerre mondiale la machine permettant le décryptage des messages secrets allemands et contribua ainsi à la victoire alliée. Si depuis 1967, l’homosexualité n’est plus un crime en Angleterre, il faudra attendre 2017, nous précise l’auteur, pour que le parlement britannique amnistie les condamnations contre des dizaines de milliers d’hommes.