McCARTNEY III, NOUVEL ALBUM DE PAUL

McCARTNEY III, NOUVEL ALBUM DE PAUL

19 décembre 2020 0 Par Génération Beatles

L’année 2020 avec son cortège de tristesses et de malheurs, s’éclaircit avec quelques raisons d’espérer pour 2021. Pour aujourd’hui, l’arrivée du nouvel album de Paul McCartney fait l’effet d’un arc-en-ciel dans la grisaille. Un album très réussi qui s’inscrit dans la déjà longue lignée de la production Beatles et après-Beatles, avec qui ce nouvel album entretient des airs (!) de famille.

La pandémie, en obligeant Paul McCartney à se confiner (dans un joli détournement du lockdown anglo-saxon, il parle de « Rockdown ») l’a poussé à composer et enregistrer, 11 titres, seul aux instruments, accompagné par deux ingénieurs du son dans son studio du Sussex.

Pour les fans impatients, le report de la sorite de 8 jours a été une nouvelle épreuve

Mettant à profit la période l’ayant obligé à annuler les concerts prévus, l’ami Macca toujours hyper actif a préparé une musique de film qui lui était commandée, puis s’est installé tour à tour devant chaque instrument et a composé 11 morceaux réunis dans  le 18ème album de sa carrière post-Beatles, qui nous renvoie aussi à deux albums similaires pour lesquels il assurait le service musical complet. En 1970 en effet, parallèlement à l’annonce de la séparation des Beatles, il nous livrait avec un sobre intitulé « McCartney  » un bel album dont personne n’a oublié le titre phare « Maybe I’m Amazed« . C’est le talent de notre bassiste préféré, il suffit de prononcer le titre d’un morceau, pour qu’aussitôt l’air nous vienne aux lèvres. Paul rappelait à ce sujet et non sans humour que les Beatles écrivaient des chansons mémorisables non pas pour qu’elles deviennent mémorisables mais pour qu’eux-mêmes puissent se les remémorer, lorsqu’il faudrait les jouer. Autres jolis titres de l’album, « Man We Was Lonely » ou Every Night, entre autres.

Le McCartney I : un album dont la couverture fait partie de la légende

Pour en revenir aux albums solo, le McCartney II, sorti en 1980 après la dissolution des Wings, le groupe que Paul avait constitué et avec qui il aura enregistré sept albums studio, ce deuxième album où Paul joue de tout donc, aura marqué les esprits par la place qu’il donne aux expérimentations musicales (Temporary Secretary, Summer’s Day Song, Darkroom, ou Frozen Jap et Front Parlour assez électro) et par deux titres de factures plus classiques : Coming Up qui fit un tabac en single et One of These Days.

McCartney II joue avec son image

Les autres Beatles en solo aussi

Pour rappeler la façon dont les Beatles poursuivirent leur carrière solo, notons qu’en novembre 1970, George Harrison sortait « All Things Must Past« , un incroyable triple album qui prouvait aux ex-Beatles et au monde entier que le petit George avait rejoint les deux auteurs-compositeurs majeurs et faisait dire à leur entourage « nous aurions dû mesurer plus tôt ce que George était capable d’écrire. »

George Harrison a bluffé tout le monde avec ce triple album qui entre lui aussi dans la légende

Lennon qui depuis fin 1969, se produisait en concert avec le Plastic Ono Band, aiguillonné sans doute par le travail et les succès de Paul, sortait fin 1970, un premier album fabuleux qui réunissait des titres comme Mother ou Working Class Heroe.

Autre légende, l’album Plastic Ono Band

Quant à Ringo Starr, attiré par le cinéma, cette même année 1970, on le voyait dans les salles de cinéma aux côtés de Peter Sellers dans The Magic Christian. Et surtout Ringo est le premier des quatre musiciens à sortir deux albums la même année, Sentimental Journey puis Beaucoup of Blues.

Pour ce voyage sentimental qui reprend des titres des année 1930 à 1950, Ringo a fait appel à Klaus Voormann, Paul McCartney et George Martin, le producteur historique des Beatles

Les nouvelles carrières des quatre ex-Beatles étaient donc lancées, sans laisser de temps aux fans d’oublier qui ils étaient, ni la place qu’ils s’étaient eux-même assignés.

Quelques mots pour quelques titres

Pour ce McCartney III, pas de critique musicales ici, nous laissons ce soin aux professionnels et journalistes dotés de solides formations et cultures musicales (ou à vos commentaires à faire en bas de page). D’ailleurs les premières critiques, françaises comme anglo-saxonnes, sont enthousiastes.

Trois mots, à peine plus, consacrés à trois titres qui vont vous emmener pour un joli voyage sur la planète McCartney.

Le premier titre de l’album, Long Tailed Winter Bird démarre par des mesures de guitare en picking suivies de brèves et simples paroles presque susurrées, pour s’étoffer d’autres instruments au fil de ce morceau de plus de cinq minutes.

Le second titre dont le clip est disponible sur les plateformes vidéo, Find My Way est un très bon morceau rock appelé à être en belle position dans les classements. Les instruments, dont les synthés, arrivent et sont amalgamés avec bonheur. La voix de Sir Paul passe avec aisance différents octaves d’une phrase à l’autre.

Et pour terminer nous ne résistons pas à un petit hommage au dernier morceau, du pur Macca. Une jolie ballade et même une comptine bonne à apprendre dans les écoles anglaises (et françaises ?). Combien sommes-nous à avoir fait nos premiers pas en anglais en chantant les Beatles ? Un titre, When Winter Comes, où il est question de renards, de moutons, de saisons qui passent et de cheminées pour se réchauffer… Et comme il se doit, un air qu’on retient tout de suite et un accompagnement à la guitare simple et efficace.

Un univers en perpétuel mouvement : du rock, du blues, de la ballade…

Ce nouvel album studio en est donc la parfaite illustration : Paul continue à innover et à nous livrer de splendides morceaux. Du rock, du funk, du blues, de la ballade, dans tous les registres, c’est simplement magistral et puissant. C’est du McCartney, mais tout neuf et étincelant.

Sir Paul chevauche en traversant les décennies (Photo Mary McCartney)

La voix, reconnaissable entre toutes et au registre toujours aussi étendu, la puissance mélodique et la maîtrise des instruments comme celle de la production, on comprend pourquoi avec ses compères John Lennon, George Harrison et Ringo Starr, Paul a fait des Beatles le plus grand groupe de tous les temps.

Enfin, le packaging: à mi-chemin de leur courte carrière, les Beatles ont eu la main sur les couvertures de leurs albums. A partir de Revolver en fait, en 1966, confiée à leur ami graphiste et musicien Klaus Voormann). Lennon ayant effectué un bref mais profitable passage en école d’arts, ils ont pu sortir de la sempiternelle photo plutôt posée. Cette approche continuera sur les albums suivants mais aussi sur ceux postérieurs aux Beatles. Bien inspiré, le monde du rock et de la pop adopta souvent des couvertures d’albums classées comme de véritables œuvres d’art.

Cette fois-ci, Paul a fait appel à sa fille Mary qui succède dignement à sa mère Linda, pour les photos de portraits. Très jolies photo de Paul, aristocratique sur son cheval ou inspiré dans son studio.

Quant au dé, en pose arrêté sur le chiffre trois, icône vite inoubliable de l’album, il est dû au designer américain Ed Ruscha, qui y a ajouté un bel effet miroir. Le disque est disponible en de multiples versions, CD ou vinyle, certaines numérotées pour les collectionneurs.

Chez votre disquaire, en recto-verso, un McCartney impérial pour un prix royal

Alors pas d’hésitation, vous pouvez écouter l’album sur les plateformes et regarder les premiers clips, et surtout vous assurer que le disque sera bien au pied du sapin.