MARIE LAFORET ET LES AUTRES, LES CHANSONS QUI FONT REFERENCE  AUX BEATLES

MARIE LAFORET ET LES AUTRES, LES CHANSONS QUI FONT REFERENCE AUX BEATLES

7 novembre 2019 0 Par Génération Beatles

Comme Marie Laforet, avant et après elle, les Beatles ont fait l’objet de citations dans de nombreuses chansons, surtout anglo-saxonnes. Moins prolixes, les chanteurs français ne sont pourtant pas en reste, voici quelques titres à écouter ou réécouter qui invitent tantôt à l’hommage tantôt à la nostalgie

La disparition de Marie Laforêt a été l’occasion pour les médias de nous inviter à réécouter « Il a neigé sur Yesterday », chanson de 1977 dans laquelle « la fille aux yeux d’or » déplorait la séparation des Beatles. On ne s’attardera pas sur la petite erreur du parolier qui croyait que Penny Lane était une jeune femme, qui écrivit-il, « n’aurait jamais de cheveux gris », à moins qu’il ne s’agisse d’une subtile allégorie ou mieux d’une prosopopée, cette figure rhétorique qui consiste à rendre humain un objet, en l’occurrence un lieu.

Une occasion de rappeler que les Beatles ont fait l’objet de multiples citations dans les chansons de leurs contemporains ou de leurs successeurs. C’est particulièrement vrai chez les chanteurs anglo-saxons ou les références se comptent sans doute par centaines. Moins féconds, les auteurs français ne sont pas en reste.

Nous rappelant que le fondement de la nostalgie, c’est la référence à « hier », nous passerons rapidement sur cette référence de plus à la chanson de McCartney,  « Et Paul Chantait Yesterday » de feu Michel Delpech qui n’a pas laissé un souvenir impérissable malgré quelques références musicales aux Beatles (clavecin à la George Martin ou appel aux instruments à vent).

Rockollection par deux grands fans des Beatles

Plus que des simples citations ou des références aux Fab Four, on a tous dans le cœur « Rockollection » (1977) des fans des Beatles que sont Laurent Voulzy et Alain Souchon, mais dont les producteurs de l’époque avaient oublié les règles de propriété intellectuelle. Les ayant-droits (outre les Beatles, les Stones, les Bee Gees, Bob Dylan, Donovan et quelques autres) des quelques chansons « citées » ont rapidement considéré que ces emprunts célèbres leur causaient préjudice, plus qu’ils ne rendaient hommage à ces titres et à leur époque. Après plus de deux ans de discussions un accord fût trouvé évitant à tous d’interminables procédures et permettant aux deux Français de toucher les droits jusque-là bloqués. Et Laurent Voulzy au fil des années, dans ses spectacles ajouta de nombreux morceaux emblématiques nous offrant aux côtés de quelques lignes de « A Hard Day’s Night », de brefs extraits de « Ticket To Ride », « Day Tripper », « I Want To Hold Your Hand », « Eleonor Rigby » et « Penny Lane ».

Deux ex-fan des sixties, Jane Birkin et Michel Jonasz

Pas plus les fans des sixties que les autres, n’ont été insensibles au charme de Jane Birkin interprétant « Ex-fan de sixties » d’un Gainsbourg qui avait fait le pont entre la chanson française des années 50 et celles qui suivirent, inspiré par le rock et la pop, autant que par sa formation de pianiste classique et sa pratique des pianos bars. Jane, comme Marie, nous chante la fin des Beatles : « Séparés McCartney, George Harrison et Ringo Starr et John Lennon ». La chanson nous emmène dans une nostalgie plus forte encore puisque Jane B. égrène les noms des idoles disparues, et notamment ceux que l’on mettra dans le Club 27, tous ces musiciens du rock disparus à cet âge fatidique. L’album éponyme de Birkin sort en janvier 1978, ce qui permettra à Gainsbourg d’intégrer Elvis Presley à sa liste, disparu au mois d’août précédent.

Bien plus tard, en 2011, mais toujours avec talent, Michel Jonasz fait lui aussi appel à la nostalgie dans la chanson « Avant » de son album « Les hommes sont toujours des enfants ». Il y fait référence à un amour de temps plus anciens où les chansons anglo-américaines accompagnaient nos vies et nous livre : « Avant, Comme disaient les quatre garçons dans le vent, C’était Yesterday, c’était before, On s’aimait jour après jour, more and more ».

Vanessa Paradis et Patsy, dans l’univers musical Beatles

M & J, premier album de Vanessa Paradis (1988) accueille un tendre Scarabée

Avec des guitares, un accompagnement et des chœurs très inspirés des Beatles, Vanessa Paradis interprète une jolie chanson d’Etienne Roda Gil et Franck Langolff : « Scarabée ». C’est en fait au Scarabée Lennon disparu qu’elle s’adresse : « On t’aimait Scarabée… tout seul sur la terre chante un scarabée assassiné… A quatre la vie est plus belle, l’amour, l’amitié c’est tout pareil… on meurt parfois de chanter seul ». Un joli hommage à John.

Dans un registre musical comparable et lui aussi très inspiré des Beatles, on retiendra « Liverpool » de la chanteuse des années 80, Patsy, d’origine bretonne et malgache, une vraie voix, entre France Gall et Véronique Sanson, on s’étonne de son absence de succès durable. A l’âge de 17 ans, en 1988, son premier titre écrit par Christian Vié parle d’un SDF de Liverpool : « Les yeux dans le vide, Planté dans son jean, Il écoute John Lennon, Et il imagine... » Après avoir été ambassadrice de l’Unesco, Patsy sera celle de la culture malgache.

De Mouloudji à la Grande Sophie en passant par Monsieur Eddy

De « L’épopée du rock » d’Eddy Mitchell on retiendra l’amusant : « Le rock est notre Vice c’est la faute à Elvis, nous l’avons dans la peau, c’est la faute à Ringo », hommage aux rimes… et un peu plus loin « Arrivèrent quatre génies qui devinrent nos amis… Les Beatles ont tout changé ».

Passons sur le « Ringo Starr » de la Grande Sophie, si ce n’est que pour noter que Ringo est très souvent l’objet de chansons, notamment dans la production anglo-saxonne.

Mais pour terminer cette revue des chansons françaises les plus significatives, citons un interprète inattendu et dont les plus jeunes de la génération Beatles ignorent jusqu’au nom : Mouloudji. Dans une valse tourbillonnante autour des décennies passées et un texte bien troussé « Les Beatles de 40 » sortie en 1965, alors qu’en France la célébrité des Beatles est encore assez fraîche, fait état de sa propre nostalgie, avec un  :

« Nous les Beatles de 40 / Les James Bond de 14-18 / Nous les yé-yé de l’armistice / Nous, les Johnny de 70 / Quand on voit tous ces jeunots / Avec leur vent dans le dos Qui nous poussent vers l’hospice / On se dit que c’était bien  la peine / D’aller leur regagner L’Alsace et la Lorraine ».

Un texte à prendre aux second degré, qui indique qu’on a la nostalgie qu’on mérite. Comme le conclut ici celui qui fut l’un des plus beaux interprètes de la chanson « Le déserteur » de Boris Vian : « Et Valsez les années / Tournez, tournez sans cesse ».

En tête des Ango-saxons, Ella Fitzgerald et Jeff Jynne

On l’a dit, les titres anglais citant les Beatles sont légion. Ne passons pas sous silence l’hommage que reçoit Ringo d’Ella Fitzgerald dans « Ringo Beat », qui donne envie de se lever et danser avec elle. Ni le majestueux « Shangri-La » d’Electric Light Orchestra dont le leader Jeff Lynne, travailla souvent avec les Beatles après leur séparation, y compris sur Anthology. Jeff Lynne fit partie du super groupe The Traveling Wilburys aux côtés de George Harrison, Bob Dylan, Roy Orbison et Tom Petty. Nostalgie encore : “My Shangri-la has gone away, Faded like the Beatles on Hey Jude”.

De gauche à droite, Bob Dylan, Jeff Lynne, Tom Petty, Roy Orbison et George Harrisson : les Traveling Wilburys, un super groupe et deux albums

Merci à “Trocol Harum” du forum de Bide et musique pour l’établissement d’une liste inspirante