HELP… FROM MY FRIENDS

La planète regorge de sources amies pour nous aider à mieux connaître les Beatles. Des livres, des pages Facebook et Instagram, des sites internet et des blogs, des articles et interviews, la production de textes est plutôt pléthorique, particulièrement en langue anglaise. Je citerai en priorité ce que vous pouvez trouver en français, mais sans m’interdire les belles sources anglaises. Utilisez les commentaires en bas de rubrique pour me faire part de vos propres découvertes ou de mes oublis inqualifiables

Des livres

En France, nous avons de la chance et ne manquons pas de journalistes et écrivains de qualité dont les ouvrages sont absolument à se procurer. Dans le désordre, en voici quelques-uns. A les lire, ces amoureux du rock vous transporteront, comme je l’ai été.

Yves Bigot – Plus célèbres que le Christ Flammarion, 2004

Plus célèbres que le Christ

Un de mes préférés. Sous la plume (brillante) d’Yves Bigot, vous retrouverez les interviews de cinquante rock stars rencontrées au fil de sa carrière de journaliste, aussi riche que prolifique. Paul McCartney et George Harrison y figurent en bonne place.

Une fois acheté l’incontournable ouvrage, au titre emblématique du rock et inspiré par l’aussi célèbre citation de John Lennon, il faut en profiter pour lire les autres textes, chaque interview étant précédé d’une introduction : circonstances de l’interview, place de la rockstar dans la construction de l’histoire du rock… S’il ne fallait retenir qu’une phrase, ce serait celle de Pete Townsend, leader des Who : « La fonction du tube de trois minutes est très noble. C’est l’enfant qui est en moi qui s’adresse à l’enfant qui est en vous […]. L’adolescence est cruciale, mais parce que c’est le moment où l’on décide quelle proportion d’enfance on gardera pour le reste de son existence ». Au fil des pages, les amateurs des Beatles se régaleront aussi des hommages appuyés que les autres musiciens leur rendent. Celle de Marilyn Manson qui avait surenchéri en rappelant que lui, voulait être aussi célèbre que Satan, retient l’attention : « Je ne crois pas ceux qui prétendent vouloir rester dans l’underground. C’est pour cela que j’admire tant les Beatles. Pour causer un effet maximal, il faut être capable de toucher le plus grand nombre ».

Je laisse à ceux qui ne l’auraient pas encore lu (qu’attendez-vous après cela ?) la joie de découvrir les introductions et les interviews de Paul et George.


BEATLES LA TOTALE

Les Beatles la totale. Encore un incontournable pour qui aime les Beatles. On ne manquera pas la préface de la musicienne rockeuse et poète Patti Smith qui avoue avoir été conquise à partir de Rubber Soul et Revolver, reconnaissant « leur influence et leur effet durable sur notre identité culturelle. J’ai rejoint les légions séduites par le langage de leur monde – de leurs quatre mondes, en réalité. Les voies mystiques éclairées par la lanterne de George, la joie humaine et mélancolique de Ringo. Les visions cinématiques de Paul. Les créations verbales, joyciennes et exacerbées de John. Ils étaient tellement différents les uns des autres, comme les quatre points cardinaux. »

Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin, Préface de Patti Smith – Edition du Chêne/EPA

Mais les presque 700 pages de l’ouvrage ne se limitent pas à cette étincelante analyse.

Les deux auteurs, eux-aussi des références dans le rock, nous livrent grâce à l’imposante documentation gérée depuis des décennies, une analyse chanson par chanson des 211 titres des Beatles : auteur(s), contexte et circonstances de l’écriture, enregistrements, bugs qui sont restés (les « post-it » pour les Beatles addicts), tout y est. Les photos sont exceptionnelles. Franchement, régalez-vous en lisant et relisant ces pages tout en écoutant les morceaux et les albums.

Les auteurs, Jean-Michel Guesdon et Philippe Margotin sur ce même principe ont publié « Rolling Stones, la totale », « Bob Dylan, la totale » et  « Pink Flyod la totale ». Ces beaux livres (50 €) sont maintenant disponibles en édition à 30 €.


Lennon – McCartney, deux belles biographies de Philip Norman

Philip Norman est indispensable à qui veut connaître Lennon et McCartney… et les Beatles.

Auteur de biographies de Buddy Holly, d’Eric Clapton, de Mick Jagger et des Rolling Stones ou d’Elton John, parfait connaisseur du rock et de la pop anglaise, Philip Norman est né quelques semaines après George Harrison, sympathique présage.

Deux bio immanquables

De son propre aveu, ni sa première rencontre avec les Beatles, ni la première interview qu’il en fit et qui parût en décembre 1965 dans l’édition de Newcastle du Northern Echo ne laisseront une trace impérissable, même s’il se souvient avoir été ébahi par leur amabilité et leur décontraction. Il se rattrapera par la suite en nous livrant trois biographies : Shout, qui concerne les Beatles et dont je ne crois pas qu’elle ait été traduite en français ce qui est un vrai manque, les deux autres étant consacrées à Lennon et McCartney.

Quelques mots à propos de ces deux dernières, parues en France chez Robert Laffont et maintenant en poche. Ce sont bien plus que des biographies factuelles, même si les détails de leurs origines, de leurs enfances et des grandes étapes de leur vie, parsemées de réussites et d’échecs, gaies ou tristes, sont amplement rapportés.

Un jugement révisé sur McCartney

Alors que Norman confesse s’être lui-même largement trompé en affirmant que « Lennon avait compté pour les trois quarts des Beatles », il considère que Paul « a bien donné tort à tous ceux, moi y compris, qui le dénigraient ». Il évoque à ce propos les nombreux concerts de bienfaisance, ou le mécénat pour son ancienne école de Liverpool et sa réussite dans tous les domaines de l’art :  composition d’un oratorio, peintures exposées à la Royal Académie, recueil de poèmes plébiscité… auxquels on pourrait ajouter maintenant un excellent nouvel album, Egypt Station, un livre pour enfants et la composition d’une comédie musicale tirée du film La Vie est belle de Franck Capra.

Oui, Philip Norman a bien fait de réviser son jugement sur McCartney et de nous livrer une si riche biographie.

Un Lennon rebelle, mais tendre

Celle qu’il a consacré à John Lennon n’est pas moins intéressante. Le Lennon rebelle est bien présent, mais autant que celui qui doute, de lui et des autres, qui est capable d’écrire parmi les plus belles chansons du monde, même sans McCartney, mais aussi du pire et de propos assez injustes sur les défauts supposés de son alter ego, bien plus que ce dernier ne le fit en sens inverse.

On y découvre aussi un Lennon attendrissant qui s’investit considérablement sur ses relations avec Sean, le fils qu’il a eu avec Yoko, s’agissait-t-il de rattraper ce qu’il n’a pas fait avec son premier fils, Julian?

Sean Lennon et la voix de son père

Sean Lennon est présent grâce à une touchante interview qui conclut joliment le livre. Il conservera peu de souvenirs de son père, tué alors qu’il aura 5 ans, comme si la séparation (John avait été abandonné par son père) ne pouvait faire autrement que se répéter. Sean avoue que ce qui reste de plus présent de son père, c’est sa voix… un peu comme nous finalement.

Deux bio indispensables donc, pour qui considère que Lennon et McCartney furent les plus grands auteurs compositeurs et interprètes de leur génération, sans doute réunis aussi par une même douleur, la perte ou l’abandon de leurs mères, dans une sensibilité, une osmose et une rage créatrice, différemment exprimées, mais partageant un même but : que le monde et la vie soit meilleurs.

John Lennon Une vie – Robert Laffont 2010 et en poche collection Points 2011

Paul McCartney – Robert Laffont 2017 et en poche collection Points 2018